Synthèse de l’enquête sur les médiateurs numériques en bibliothèque et hors bibliothèque

La commission numérique de l’ABF a souhaité mener une enquête nationale autour de portraits de médiateurs en et hors bibliothèque : une façon de mieux comprendre le rôle de chacun.

Plus globalement, les enjeux de la démarche étaient de recueillir des données factuelles permettant de dégager de grandes tendances en termes de compétences et de types d’accompagnements des usages dans des contextes pluriels. Quelques questions se posaient comme :

  • Y-a-t-il des différences dans la façon d’aborder l’inclusion numérique en et hors bibliothèque ?
  • Des lignes claires se dégagent-elles dans le positionnement professionnel ?
  • Les différents médiateurs numériques connaissent-ils leurs champs d’intervention réciproques quand ils n’évoluent pas dans le même contexte ?

Alors que dit l’enquête ?

Tendances et Réflexions :

Médiateur numérique hors bibliothèque

La question du vocabulaire tout d’abord n’est pas neutre. Hors bibliothèque, peu d’acteurs se reconnaissent dans le terme de médiateur. Quand, nous pensions que médiateur était le terme le plus neutre, on se rend compte que les qualificatifs d’aidants ou de conseillers sont ce par quoi ils se définissent d’abord. Certains non répondants hors bibliothèque ont formulé qu’ils ne se reconnaissaient pas dans l’intitulé de l’enquête.

Médiateur numérique en bibliothèque

La distinction est à mettre en relation avec, hors bibliothèque, un accompagnement principalement individuel en réponse à un besoin précis. En bibliothèque, on répond à des besoins individuels mais on propose également une offre de services collective notamment autour d’ateliers pédagogiques à dimension culturelle et créative. On s’applique à transmettre une culture numérique. On travaille sur une transmission de compétences qui couvre tous les enjeux du numérique : technique, éducatif, social et culturel.

Autre question de vocabulaire qui rejoint les constats précédents : hors bibliothèque, on lutte plutôt contre la fracture numérique ; en bibliothèque, on favorise plutôt l’inclusion numérique.

Dans tous les contextes, il s’agit d’accompagner le citoyen dans ses pratiques numériques afin de lui permettre d’accéder à l’autonomie, de dédramatiser l’usage du numérique, de faciliter la prise en main des outils. Dans tous les contextes, le besoin exprimé qui se traduit par un accompagnement individuel est principalement technique et administratif. Il s’agit de répondre à une demande immédiate souvent urgente. Les réponses aux demandes administratives sont majoritairement apportées hors bibliothèque avec quelques exceptions. En bibliothèque, le positionnement est plus nuancé mais penche vers plutôt pas sauf quand il y a au sein de la bibliothèque un ou des conseillers numériques.

La question de faire « à la place de » est toujours considérée comme un dernier recours sauf pour les personnes habilitées Aidants Connect.

Le panel observé :

  • 52 réponses : 25 femmes et 27 hommes.
  • 37 en bibliothèque dont 16 femmes et 21 hommes.
  • 15 hors bibliothèque dont 9 femmes et 6 hommes.
  • 31 territoires différents représentés avec des territoires urbains dont des métropoles et des territoires ruraux.

Zoom sur les médiateurs numériques hors bibliothèques :

Intitulés des postes :

  • 10 Conseillers Numériques (France Service)
  • 1 médiatrice sociale et numérique
  • 1 médiatrice numérique
  • 1 responsable d’espace numérique
  • 1 responsable d’espace de coworking
  • 1 chargée de communication, avec mission service civique et junior association.

Structures :

  • 1 SCOP
  • 3 centres socio-culturels
  • 2 communautés de communes
  • 2 communautés d’agglomération
  • 1 espace Public Numérique / France service
  • 1 espace de co-working
  • 1 fédération d’éducation populaire (Ligue de l’enseignement)
  • 4 communes

Niveau d’études :

  • 3 niveau BAC ou BAC pro ou Brevet professionnel
  • 6 niveau BAC + 2 (DEUG/BTS)
  • 4 niveau BAC + 3
  • 2 niveau BAC + 5 ou +

Autres articles du site pouvant vous intéresser